
Prendre son rôle de manager, c’est souvent accompagner le changement. Lors de ma première prise de poste, j’ai vu l’équipe se diviser : certains enthousiastes, d’autres en retrait. C’est là que j’ai compris l’importance de décrypter les réactions face au changement pour y répondre de façon ciblée.
Dans cet article, vous découvrirez les 5 réactions typiques face au changement – et comment les gérer en tant que manager.
Vous repartirez avec un plan clair et concret pour anticiper, accompagner et réussir chaque transformation.

La surprise – la première réaction au changement
La surprise est immédiate. Un jour tout est calme, le lendemain on annonce un nouveau logiciel, une réorganisation.
Résultat ? Vos collaborateurs sont déstabilisés.
Sachez que 73 % des employés disent se sentir « en état de choc » dans les 48 heures suivant une annonce majeure (source MIT, 2024).
Ce que vous pouvez faire :
- Informer dès que possible, même brièvement.
- Visualiser : Utiliser des supports visuels (schémas, slides, infographies) pour augmenter l’adhésion.
- Anticiper : Organiser une réunion d’annonce et expliquer le pourquoi et le comment. Prendre la parole en amont, même à petites doses, permet de réduire de 60 % le taux d’anxiété lié au changement*, selon une étude du MIT (2023). Le message inattendu est efficace… à condition d’anticiper.
On pense qu’un email suffit. Mais non : un échange direct réduit de 40 % l’anxiété liée au changement.
« Lors de l’arrivée d’un CRM, j’ai organisé un point 6 h après l’annonce. L’équipe m’a remercié. » Olivier – Directeur Commercial
Surprise vs. anticipation
Prendre la parole en amont, même à petites doses, permet de réduire de 60 % le taux d’anxiété lié au changement*, selon une étude du MIT (2023). Le message inattendu est efficace… à condition d’anticiper.
étude MIT sur la psychologie du changement
https://mitsloan.mit.edu/ideas-made-to-matter/change-fatigue-how-overcome-it

La résistance – répondre au refus initial
Viens ensuite la résistance : « Je n’en veux pas ». Ce n’est pas du défaitisme. C’est la peur de l’inconnu.
Chiffre clé : 68 % des résistances sont liées à un manque d’écoute active selon l’INSEAD (2022).

Comment agir :
- Accueillir le ressenti : « Je comprends votre inquiétude ».
- Ecouter activement : chaque objection est riche d’enseignements.
- Impliquer dans le processus de déploiement – la co-construction réduit le sentiment d’imposition.
- Donner de la visibilité sur les étapes, par exemple un planning projet.
- Contre-intuitif : On croit souvent que la fermeté est la clé. Pourtant, c’est l’écoute empathique qui fait céder la résistance au changement.
« Lors de l’adoption d’un CRM, j’ai accordé à chacun 30 minutes de discussions individuelles. Résultat : un taux d’adoption de 80 % dès le premier mois. » Valérie – Manager Commerciale
analyse de l’INSEAD sur les mécanismes de résistance
https://knowledge.insead.edu/blog/insead-blog/managing-resistance-to-change
L’exploration – transformer la curiosité en engagement
Après la phase de résistance vient celle de l’exploration : « Qu’est-ce que ça va changer exactement ? Qu’est-ce que j’y gagne ? » C’est le moment où le changement devient source de curiosité.
Chiffres : Un pilote de 10 personnes sur une nouvelle appli a fait passer le taux d’appropriation de 22 % à 59 % en moins de 14 jours.
Votre rôle :
- Proposer des ateliers pratiques, tutoriels, démonstrations.
- Offrir des expérimentations en conditions réelles (test, sandbox).
- Inviter un pair ayant adopté le changement à témoigner.
- Ce n’est pas la communication qui convainc, mais l’essai réel.
« Un manager que j’ai accompagné a vu la transformation de son équipe dès qu’il a libéré 2 heures pour expérimenter en conditions réelles. » Thierry – RRH
Une équipe qui a testé une nouvelle appli pendant 2 semaines en pilote a vu son taux d’appropriation monter de 33 % à 68 %, soit +35 % en 14 jours.

L’engagement – la clé pour pérenniser le changement
Quand vos équipes franchissent la phase d’exploration, elles entrent dans la phase d’engagement. Il reste essentiel d’accompagner ce virage pour pérenniser l’usage.
Donnée HBR : On a tendance à relâcher l’effort après la mise en route. En réalité, 90 % des abandons surviennent entre le 2ème et le 6ème mois** (source Harvard Business Review, 2024).** Il faut donc maintenir le cap.
Actions efficaces :
- Utiliser un plan de formation modulable, ajusté aux profils.
- S’appuyer sur des référents internes (“alliés”) pour démultiplier l’effet.
- Reconnaître les “victoires” : partager les succès, petits ou grands.
- On imagine que tout se tisse seul. En fait, le manager doit actionner les bons leviers.
L’intégration du changement au quotidien
La dernière étape est l’intégration : le changement devient une part intégrée du quotidien.
Le rôle du manager :
- Mesurer les indicateurs clés (KPIs adaptés, satisfaction, productivité, etc.).
- Organiser un feedback collectif à J+3 mois et J+6 mois.
- Consolider les nouvelles routines par des rituels – réunions avec questions dédiées, newsletters internes, etc.
« Une PME que j’accompagnais a mis en place une veille “retour d’expérience” hebdo. Résultat : +0,7 point de satisfaction en 6 mois. »
Ce n’est pas juste “laisser faire”, c’est structurer la durabilité du changement.
Les questions fréquentes
1. Quelles sont les 5 réactions typiques face au changement ?
Ce sont : surprise, résistance, exploration, engagement, intégration. Chaque collaborateur les traverse à son rythme.
2. Comment repérer la phase d’un collaborateur ?
Observez ses questions, son comportement :
- Silence, bouleversé ( il est figé et parle peu ) = surprise.
- Objections fréquentes ( il dit “non” ou résiste activement ) = résistance.
- Questions, tests ( il s’informe, teste ) = exploration.
- Propositions ( il propose, s’implique ) = engagement
- Usage spontané ( il travaille naturellement avec ) = intégration.
3. Combien de temps dure chaque phase ?
- Surprise : 2 à 5 jours.
- Résistance : 1 à 2 semaines.
- Exploration : 2 à 4 semaines.
- Engagement : 3 à 6 mois.
- Intégration : au-delà.
4. Faut-il imposer le changement ?
Non. L’INSEAD montre que l’approche inclusive est 3 fois plus efficace. Le participatif crée l’adhésion.
5. Quel est le risque d’un changement mal accompagné ?
Une étude Deloitte (2023) révèle qu’un projet non structuré coûte 1,5 fois le budget prévu et prend 40 % de temps en plus. Les collaborateurs se sentent désengagés.
Rapport Deloitte sur la transformation digitale
https://www2.deloitte.com/fr/fr/pages/strategy-operations/articles/etude-transformation-digitale.html
Concrètement, on fait comment ?
1 – Où se trouve mon collaborateur sur la courbe ?

2 – A quelle émotion correspond sa position sur la courbe ?

3 – Dans quelle phase du changement se situe mon collaborateur ?

4 – Quelle posture j’adopte ?

En conclusion
Sachez repérer les 5 réactions typiques face au changement : surprise, résistance, exploration, engagement, intégration. Accompagner chacune avec empathie, structure et rigueur transforme le changement en opportunité. Vous verrez vos équipes s’engager, s’épanouir et faire évoluer leur posture de façon durable. Le message est simple mais puissant : anticiper et accompagner humainement, c’est la clé pour réussir durablement.
Ce processus, simple à comprendre mais exigeant à mettre en œuvre, vous propulse vers un management efficace et humain.
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